Le « Uber des baby-sitters »
On n’en peut plus d’entendre parler des « Uber de ceci » et « Uber de cela ». Mais une app qui te permet d’envoyer une invitation pour un baby-sitting à des baby-sitters disponibles localement, de prendre rendez-vous, puis de payer via l’application et de donner ton avis sur la garde effectuée, tu veux appeler ça comment ?
Ce service fluide et sécurisé de réservation de baby-sittings occasionnels est la promesse de Bsit, startup belge récemment implantée en France, forte d’une nouvelle levée de fond de 1,4 million d’euros. Sur le même principe, on connaissait aussi Baby sittor, d’abord lancée sous forme de groupes Facebook par ville, puis migrée progressivement dans l’application du même nom. Les 2 applications fonctionnent désormais sur un modèle d’abonnement.
Petite différence de méthode : sur Bsit, le parent sélectionne les baby-sitters à qui il envoie une demande de garde, potentiellement parmi des profils déjà recommandés dans ses cercles de confiance (école, amis, travail, etc.). Sur Baby Sittor, le parent poste une demande « publique » et ce sont les baby-sitters qui envoient leur candidature.
Citons aussi Babysits, implantée dans 28 pays et 28 000 villes, qui fonctionne plutôt comme un annuaire : tu renseignes tes critères pour découvrir instantanément une liste de baby-sitters à contacter (en payant).
Digression impromptue ! Un vrai Uber des enfants ça serait pas mal n’empêche. Un service à qui tu confierais tes enfants en bas de chez toi pour qu’ils arrivent en sécurité chez leurs grands-parents (ou autre destination sûre). Non ?
Tu t’occupes de réserver le baby-sitting ?
Chez Le Paternel, on a une théorie : l’implication grandissante des hommes dans leur parentalité est rendue possible (si ce n’est entraînée) par la diminution des barrières à l’entrée de chaque tâche parentale. Sans les apps de baby-sitting, tu faisais comment pour gérer la garde des enfants ? Il fallait t’être construit ton propre réseau de baby-sitters. Et savoir comment contacter chacun pour trouver quelqu’un de disponible. Ce fastidieux travail préparatoire « fixait » la compétence sur le parent qui avait commencé à réaliser la tâche, en général la mère.
Avec les apps de baby-sitting, plus d’excuse. Une installation, une création de compte, et te voilà opérationnel pour gérer la baby-sitter. Alors, est-ce que les pères se sont emparés de ce nouvel outil ? L’équipe de Bsit a eu la gentillesse d’ouvrir pour nous son coffre à statistiques, et nous y avons fait 2 découvertes fascinantes.
1. Une large avance des mères sur l’usage spontané
Parmi les utilisateurs qui installent l’application Bsit par eux-mêmes, sans autre incitation que la communication ou le bouche-à-oreille, on compte encore une majorité de femmes – 71,5% – contre 28,5% d’hommes.
Cela dit, presque 30% d’hommes, ce n’est déjà pas si mal si l’on considère que les mentions dans les médias des services de ce genre sont encore largement orientés « maman cherche un baby-sitting ». On y parle certes de « parents » mais on ne montre que des exemples de mères.
2. Des pères à fond si on leur met l’app en main
Bsit propose aussi une offre entreprise : les entreprises soucieuses de simplifier la vie de leurs collaborateurs parents souscrivent un abonnement global et tous leurs collaborateurs bénéficient gratuitement des options premium de l’application.
Toute l’entreprise est informée de la disponibilité du service Bsit. Et alors, miracle ! Les hommes reprennent du poil de la bête et représentent 54% des utilisateurs de l’application, contre 46% de femmes.
Ils n’auraient majoritairement pas pensé à s’occuper du baby-sitting pour leur foyer mais, avec le bon outil entre les mains, les pères nouvelle génération s’impliquent sans retenue dans cette tâche parentale. Ce sont probablement ces petits décalages à l’allumage qui expliquent que, si 60% des pères millenials considèrent être impliqués à égalité dans les tâches parentales, il n’y a encore que 30% des mères pour confirmer cet état de fait !
Mais plus il y aura de services comme Bsit, et d’entreprises pour les adopter, plus la parité parentale va progresser. On tient le bon bout.
Crédit photo : tiph_7