« Workin’ Moms » : ta nouvelle série préférée sur la paternité moderne

Vous avez dit « paternité » ?

Le titre de cette série canadienne dont 3 saisons sont déjà disponibles sur Netflix annonce pourtant une ambiance plutôt féminine : Workin’ MOMS. Soit, en bon québécois, MAMANS qui travaillent.

Les personnages principaux sont d’ailleurs 4 mères en fin de congé maternité, dont Kate, la plus carriériste justement, interprétée par Catherine Reitman, également créatrice et productrice de la série (ainsi que presqu’enfant star des années 80 puisqu’elle était tout de même « la petite fille au chien » dans SOS Fantômes 2).

Mais le sujet principal de la série n’est pas la maternité. On y voit d’ailleurs assez peu de bébés, ce qui semble être l’un des principaux motifs d’indignation des détracteur.se.s de la série sur IMDB : « Mais qu’est-ce que c’est que ces soit-disants mamans qu’on ne voit que râler, travailler, s’amuser, et jamais materner ? »

Non, le sujet, c’est tout le reste. Tout ce qu’on vit différemment une fois qu’on est parent. Tous ceux qui te voient différemment quand tu as un enfant. Tout ce qu’on sacrifie. Tout ce qu’on bricole. Dans Workin’ Moms, les parents ne sont pas toujours dans la même équipe, mais ils sont dans la même galère.

Qu’on soit père ou mère, et peut-être même non-parent, on pourra apprécier la lecture proposée par Workin’ Moms du monde plein de contradictions dans lequel se débat la nouvelle génération de parents. C’est acerbe et tendre à la fois. Réaliste et caricatural. À pleurer de rire, ou d’émotion.

Une bonne occasion donc de prendre du recul sur la parentalité. En couple, entre amis, ou même tout.e seul.e, peinard.e, pendant que l’autre parent dort, ou travaille tard.

Et puis les personnages de pères sont quand même assez bien sentis. Petit tour de casting paternel, garanti sans spoiler.

Nathan, pas old-school mais presque

Phrase fétiche : « Tu aurais pu m’en parler… »

Il avait une vision plutôt traditionnelle de son rôle d’homme et un plan de carrière qui lui permettait d’envisager d’être le breadwinner de sa future famille forcément nombreuse. Mais ça ne l’a pas empêché de tomber amoureux d’une femme indépendante et ambitieuse : la fameuse Kate. Alors il assume comme il peut. Et plutôt bien. À quelques écarts prêts.

Lionel, papa (qui veut être) cool

Phrase fétiche : « Ça va bien se passer ! »

On ne sait pas trop ce qu’il fait dans la vie, mais on imagine que ses collègues l’aiment bien. C’est le mec qui gère sans en avoir l’air, et qui trouve des solutions qui ne vexent personne. C’est aussi le seul papa d’une pré-adolescente. Un rôle qui met à rude épreuve ses talents de négociateur bisounours (avec sa fille, entre sa compagne Anne et sa fille, et avec les « parents d’élève » d’une mauvaise influence présumée de sa fille).

Ian, artiste père au foyer

Phrase fétiche : « Regarde comme elle est mignonne. »

Il gagne moins bien sa vie que sa femme Jenny, et son vrai projet professionnel c’est d’écrire pour le cinéma. Alors, à la reprise du travail de Jenny, il décide de devenir père au foyer. Il va découvrir que les attributs stéréotypés de virilité sont tenaces chez certaines femmes. Mais que le cliché « difficile de penser à autre chose qu’à la parentalité quand tu passe ta journée avec un bébé » n’en est pas un. C’est juste la vérité.

Les autres parents du groupe de parole central

Le principal lien scénaristique entre tous ces Workin’ Parents, c’est un groupe de parole jeunes mères/bébés un peu foutraque, où se retrouvent les mère des enfants de Nathan, Lionel et Ian, mais aussi :

  • Franckie, qui a eu un bébé avec une autre femme, Gisèle, et qui nous rappelle que les bonheurs et difficultés du couple parental ne dépendent pas de l’orientation sexuelle.
  • Alicia, la mère au foyer parfaite, cible facile de moquerie (et d’envie) de nos Workin’ Moms, mais qui finira par les renvoyer à leurs contradictions : à chacun.e ses injonctions.
  • Et bien sûr Val, l’excentrique animatrice, qui distille ses précieux conseils. Mais ne dit-on pas que « Les cordonniers sont les plus mal chaussés » ?

« Je veux aussi mon groupe de parole ! »

C’est vrai que ça donne envie ce groupe de parole. Parce que l’on n’ose pas toujours partager avec ses amis (ni sa famille) ce qui pèse vraiment sur nos petits coeurs de parent. Et bien réjouissons-nous, car des groupes de ce genre (de mamans, de papas et mixtes) florissent aux 4 coins de la France.

La Maire de Paris a ainsi déployé dans certains arrondissement (12, 13, 14, 15, 16, 18 et 20) le dispositif Parents Parisiens, avec non seulement des ateliers réguliers sur diverses thématiques parentales, mais aussi des formations gratuites pour permettre à n’importe quel parent motivé de devenir organisateur et animateur de groupes de parole entre parents. Encore à Paris, il y a le Moment des Parents (payant) animé par les fondatrices du média Les Louves dans une boutique Natalys.

Et, pour une couverture plus nationale, il y a aussi l’association Parents & Féministes qui, en plus d’animer des groupes à Rennes (et à Paris), a mis en place une cartographie de tous les groupes existants. Tu connais un groupe de parole non référencé ? N’hésite pas à leur envoyer un message.

Super mamans
On nous signale dans l'oreillette que cette série australienne, basée sur un pitch similaire à Workin' Moms et également disponible sur Netflix en France, serait encore plus incisive et finement écrite. On va y jeter un oeil. Et toi, aurais-tu une série préférée sur la parentalité à nous recommander ?

Photos : CBC