De nos jours, un père qui s’occupe de ses enfants a droit à 2 types de réactions contradictoires (mais parfois consécutives).
- D’un côté, il est acclamé tel un héros des temps moderne, surtout à l’attention de la mère : « Tu te rends compte de la chance que tu as d’avoir un compagnon qui s’occupe aussi bien des enfants ! ». En 2018, un co-fondateur du Paternel a carrément fait la Une de Libération (enfin, surtout son fils) parce qu’il avait pris un congé parental prolongé.
- Revers de la médaille, il est examiné comme un OPNI (Objet Parental Non Identifié) douteux. Si on ne colle pas au stéréotype du père maladroit et détaché, est-on vraiment un homme ? « Attention à ne pas laisser votre virilité dans la nurserie jeune homme ! » Et les enfants, vont-ils s’y retrouver ? « Il y a des choses que seule une mère peut leur apporter… »
Détendons-nous. Déjà l’implication paternelle n’a plus rien d’extraordinaire, de honteux ou de dévirilisant. Mais surtout, et c’est prouvé par A + B, études scientifiques à l’appui : l’implication du père a des impacts bénéfiques sur le développement de son enfant.
Plaidoyer express en faveur de l’implication parentale
L’immense majorité des études scientifiques autour de la parentalité aboutissent à cette conclusion choquante :
Plus un enfant reçoit d’amour et d’attention de ses parents, mieux il est équipé pour mener une vie épanouie.
Et ce, que les dits-parents soient un homme et une femme, deux femmes, deux hommes, ou un parent célibataire. Qu’ils soient des parents biologiques ou « sociaux ». Qu’ils vivent ensemble ou séparés.
C’est quoi, un parent impliqué dans le développement de son enfant ?
Te voilà paniqué car tu n’as jamais regardé de tuto spécial parent parfait. Cela fait des mois voire des années que tu navigues à vue ? Aucun problème !
On se fiche de savoir quelles activités d’éveil et combien d’heures par semaine tu as consacrées à ton rejeton. Voici 3 éléments qui importent vraiment :
- La présence : ce n’est pas tant la quantité de temps passé qui compte que la qualité de ce temps. En clair, lorsque tu es avec ton enfant, sois vraiment là. Même si c’est une demi-heure par jour.
- La transmission : être capable de communiquer des règles de comportement et des limites en évitant de tomber dans un style de parentalité trop froidement autoritaire.
- Le support émotionnel : faire comprendre à ton enfant qu’il ou elle peut avoir confiance en toi et que tu lui assures un amour inconditionnel.
Cela étant posé, revenons à notre sujet : les 3 impacts positifs de l’implication du père sur son bébé.
1. L’attachement : le bébé, lui, ne fait pas de discrimination
Un bébé est capable de s’attacher à ses deux parents. Un nourrisson ne préfère pas sa mère (même si elle est persuadée du contraire). Il ressent sécurité et apaisement liés à l’odeur et la voix maternelles, des sensations certes indispensables à son épanouissement. Mais un bébé est programmé pour s’attacher aux figures adultes qui s’occupent bien de lui. C’est la théorie de l’attachement. L’instinct de survie de l’espèce, encore lui ! Car l’attachement du bébé est surtout une affaire de sécurité.
Des figures adultes, c’est-à-dire ? Ses parents, et éventuellement une ou plusieurs autres personnes (une nounou ou des grands-parents qui s’occupent beaucoup de l’enfant). Cet attachement infantile est la première brique (pas forcément nécessaire heureusement, mais pas forcément suffisante non plus) d’une relation de confiance à long terme.
Alors, décidé à faire partie du top 2 des figures d’attachement de ton bébé ? Il « suffit » de prendre soin de lui de manière :
- Constante : la parentalité n’est pas un job intermittent. Ça ne veut pas dire qu’il faut nécessairement être tout le temps avec ton enfant. Que tu sois papa à temps plein, en garde partagée ou de temps en temps, ce qui importe, c’est d’être suffisamment régulièrement, réellement disponible pour ton bébé.
- Continue : Pas facile de quantifier « suffisamment régulièrement », mais disparaître 6 mois sans explication, mauvaise idée.
2. Les chances dans la vie : un papa impliqué, ça pèse sur les stats
De plus en plus de chercheurs s’intéressent à l’impact éducatif de cette nouvelle génération de pères impliqués dans la parentalité. Il en ressort qu’une interaction père-enfant positive renforce l’épanouissement et les chances de réussite de l’enfant. Ce, dès les premiers mois de sa vie, et sur tous les plans : santé, relationnel, scolaire, professionnel, amoureux.
Une étude a d’ailleurs mesuré que plus un bébé ressemble à son papa, plus sa santé est solide. Il s’avère que les homos plus ou moins sapiens que nous sommes ont plus de facilité à s’investir dans le soin d’un petit être qui leur confirme au premier coup d’oeil qu’il est leur légitime héritier génétique.
De l’importance de ne pas se prendre pour un con, mais de ne pas oublier qu’on peut en être un.
Toujours plus forts, des scientifiques américains ont compilé des données pour prouver chiffres à l’appui que les enfants de pères impliqués ont moins de chances de devenir obèses, drogués et délinquants, et plus de chances de finir Prix Nobel.
Alléluia. Tu sers vraiment à quelque chose !
3. Le cadre de vie harmonieux : un papa impliqué est bien dans ses baskets
Attention, scoop. Il y a un facteur fondamental dans l’épanouissement de l’enfant qu’il faut essayer de ne pas négliger. Et ce n’est pas le nombre de livres à la maison, ni la fréquence des activités en plein air. Non, c’est le propre bien-être des (ou du) parents.
Or, l’implication paternelle est directement lié à la satisfaction maritale exprimée par le père ET la mère. Donc, plus tu t’impliques dans le développement de ton enfant, mieux ton couple se porte, plus tu as la patate, plus ton enfant l’aura aussi.
Sur une échelle de 1 à 10, quelle note attribuez-vous à votre mariage ?
De quoi te déculpabiliser en vue de ce petit weekend sans enfant prévu dans deux semaines. Car parents heureux = enfant heureux = tout le monde est content = tu vas pouvoir faire la grasse matinée le temps d’un weekend ET participer indirectement au bonheur de ta descendance. Elle est pas belle la vie ?
Occupe toi d’un enfant, change le monde
Et puis sérieusement. Tous ces adultes que tu croises tous les jours, ceux qui te tapent sur les nerfs, ceux que tu vois aux infos parce qu’ils ont merdé. Tous ont été petits, tous auraient pu bénéficier de plus d’amour et d’attention pour favoriser un comportement futur positif. Donc tu sais ce qui t’attend. Joue au ballon avec un enfant, lis-lui une histoire, deviens parent, ou tata/tonton, au sens large, consciemment : améliore le monde.
Tu verras que cela te changera, aussi.
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Photo : Ricardo Moura