Ton enfant refuse de manger : 3 règles de base pour gérer la situation sans (trop) stresser

Il y a peu de chance que tu y échappes

Les experts sont formels : aux alentours de leur 2ème anniversaire, presque tous les enfants (même les plus adorablement gourmands, du genre « miam des brocolis ») se mettent à détester les nouveautés culinaires, et même à se détourner de leurs anciens plats préférés (« mais, tu adoooores les brocolis ?! »).

Est-ce un réflexe de survie inné pour éviter à l’enfant de croquer cette jolie baie empoisonnée ? Est-ce une manière supplémentaire de tester les limites de son environnement et de l’autorité parentale ? On ne sait pas trop.

Mais on a quelques idées pour t’aider à traverser ces phases (oui, ça s’en va… et ça revient) sans devenir complètement fou. Et en t’assurant que ton enfant acquière quand même quelques bonnes habitudes alimentaires.

1. Ne pas insister

Facile à dire, pas si simple à assumer. Surtout quand tu t’es pris la tête à faire les courses et la cuisine pour aboutir à ce beau repas bien équilibré… et néanmoins nonchalamment repoussé.

Voici quelques pistes pour t’auto-convaincre que « quand ça veut pas, ça veut pas ».

1.1 Accepter qu’ils n’aient simplement pas faim

Souvent l’appétit varie. Entre 2 pics de croissance, les enfants peuvent se montrer moins affamés. Un rhume, même petit, perturbe la déglutition. Et un ventre barbouillé ne donne pas envie de se gaver (on préfèrera d’ailleurs dans ce cas se rabattre sur des aliments sucrés).

Mais ces petits êtres sont biologiquement programmés pour avaler de quoi subsister. Tu peux faire confiance à leur instinct.

Tant que le CCR (Couleur – Comportement – Respiration) est normal, il n’y a pas de raison de s’inquiéter. Et, en cas de doute, les visites régulières chez le pédiatre (obligatoires tous les 6 mois de 1 à 6 ans) permettront de déceler d’éventuels troubles réels de l’alimentation.

À propos d'appétit, une petite astuce contre-intuitive
Refuser un encas à un enfant qui réclame à manger entre 2 repas "parce que sinon tu n'auras plus faim pour le dîner" n'est pas forcément une bonne idée. En effet, si le taux de glucose de l'enfant baisse trop, il risque de se sentir nauséeux, et n'aura plus envie de manger.

 

1.2 Éviter de les forcer à manger

Les pressions de type « mange ta soupe !« , « finis ton assiette ! » et autres « sinon pas de dessert ! » se révèlent contre-productives. Plusieurs études démontrent ainsi que les enfants qu’on force à manger sont :

Le projet de faire découvrir des aliments (et surtout des légumes) variés à tes enfants est un chantier au long cours. Ça ne vaut pas le coup de gâcher la soirée de tout le monde en t’arc-boutant coûte que coûte sur ton « on goûte juste une cuillère, et on passe au dessert » (même si cette proposition te paraissait plutôt raisonnable).

Autant que possible, on essaiera d’éviter de faire du repas un moment de tension, redouté par l’enfant comme par les parents.

L'issue de secours du repas mal embarqué
Pour sortir "par le haut" des situations bloquées, il peut être utile d'avoir toujours à disposition un stock de son plat préféré. Si l'enfant refuse le plat proposé, on se rabat sur sa valeur sûre : oeuf, pâtes ou purée. Il finira bien par se lasser.

 

1.3 Expliquer, encore et toujours

Ce n’est pas parce qu’on cède ce soir sur la purée de salsifis qu’on va se priver de rappeler, sans crier, que manger varié, c’est la vie. Que les légumes sont bons pour la santé. Et que la bonne soupe de papa est un ingrédient clé pour devenir grand.e, beau.lle, fort.e, et intelligent.e.

La science démontre non seulement que ce que tu dis est vrai, mais aussi que le répéter aux enfants finit par modifier leur comportement, positivement.

2. Créer les conditions propices

Les nutritionnistes s’accordent à dire que le rôle des parents est de poser sur la table un repas équilibré. Charge à l’enfant de le manger.

Quelques astuces peuvent quand même aider ta progéniture à s’intéresser à ces légumes variés.

2.1 Montrer le bon exemple

Tu es un modèle pour ton enfant. C’est donc sans surprise que l’on découvre cette conclusion d’une étude menée en 2005 : pour convaincre un enfant de goûter à ses courgettes à la vapeur, il est efficace de lui montrer que tu adores aussi les courgettes.

Encore plus efficace : voir un autre enfant en manger. C’est le moment de faire un pacte avec le grand frère, la grande soeur ou les cousins…

2.2 Combiner aliments connus et nouveautés

Pour faire entrer en toute discrétion un nouvel aliment dans le régime alimentaire de ton enfant, il est payant (comme pour la décoration de ton salon) d’allier le moderne et l’ancien. Et cela fonctionne encore mieux si l’ancien en question est une sauce un peu sucrée.

On ne dit pas qu’il est souhaitable de mettre du ketchup dans tous les plats. Mais on ne va pas se mentir : ça marche. Et les enfants qui se sont habitués à goûter un légume ainsi agrémenté sont plus susceptibles de se mettre à apprécier ce légume, même non assaisonné.

2.3 Ne pas se lasser d’essayer

L’appétit vient en… répétant. Plus il y a de fruits et légumes variés dans la maison, plus l’enfant a de chance de finir par s’y intéresser. Et l’appréciation d’un nouveau légume s’éduque progressivement : une étude a ainsi démontré que la présentation d’un même légume pendant 2 semaines d’affilé augmentait notablement le plaisir de dégustation de ce légume pour l’enfant exposé.

Moralité : il ne faut jamais lâcher le morceau, d’artichaut. Pense quand même à varier les recettes (à la vapeur, sautés à la poêle, rôtis au four, etc.), pour éviter de vous lasser.

3. Ne pas oublier de s’amuser

Parce que ton objectif final est que manger équilibré devienne un plaisir, pas une corvée.

3.1 Les faire participer

Pour que ton enfant se sente plus concerné par les assiettes de légumes que tu lui proposes, rien de tel que de le faire participer à leur élaboration : choisir les légumes chez le primeur, donner un coup de main en cuisine, voire même jardiner dans votre potager maison (un balcon suffit pour se lancer).

Il y a de bonnes chances pour qu’ils dévorent fièrement la purée qu’ils auront eux-mêmes (ou presque) préparé.

3.2 Donner des noms rigolos aux aliments

Une expérience menée dans une école primaire américaine a démontré que les enfants mangent plus de légumes quand ils sont présentés sous une appellation originale.

Ton enfant n’aime pas la choucroute ? Peut-être qu’il sera plus intéressé par la « chou-prout ». Les carottes ne le rendent pas aimable ?  « Attention, la méga-fusée martienne va tomber dans le piège du docteur râpeur ! Oh non il est trop tard… Chcrounch chcrounch. La fusée est en miette. Elle va maintenant servir de repas à l’empereur/la reine de Mars. »

Ça peut marcher, non ?

3.3 Faire des bonhommes dans les assiettes

Certes, on ne joue pas avec la nourriture. Mais rien n’interdit de faire de l’art avec. Même approximatif. Comme le prouve le compte @approximativefoodart sur Instagram, ce n’est pas si difficile de faire un bonhomme moche dans une assiette. Et c’est quand même plus marrant d’avaler « le nez du panda » (même s’il est moche) qu’un brocoli.

 

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Note personnelle de Patrice, co-fondateur du Paternel : « J’avoue, l’administrateur du compte @approximativefoodart, c’est moi 😅 »